Afghanistan, l’horreur


article de la rubrique international > Hors Europe
date de publication : vendredi 27 août 2021
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Le Groupe France-Afghanistan du Sénat alertait dès mars 2021 sur les "engagements très vagues" des Talibans.


Hommage aux victimes dont 13 soldats américains tués le 26 août 2021 dans l’attentat commis à l’aéroport de Kaboul.
Hommage à l’engagement des 60 000 militaires français déployés en Afghanistan entre 2001 et 2014, et particulièrement aux 90 d’entre eux qui y ont perdu la vie et aux 700 soldats qui y ont été blessés.
Assurons les familles, leurs proches, leurs frères d’arme, de notre plein soutien et de notre profond respect.

20-08-2021 : « Emmenez-le n’importe où ! » : désespérées, des Afghanes confient leur bébé aux soldats occidentaux. Pour autant, les enfants passés par-dessus les barbelés ont-ils une chance d’être emmenés loin de l’Afghanistan seuls, sans leur famille ? Rien n’est moins sûr. En effet si les soldats britanniques affirment disposer d’une relative marge de manœuvre pour accueillir certains réfugiés qui pourront ensuite être convoyés jusqu’en Europe, il ne saurait être question pour eux d’emmener des enfants seuls, même si certaines femmes les prient de le faire. Une position également partagée par le Secrétaire d’État américain à la Défense, Ben Wallace : « nous ne pouvons transporter un enfant seul », a-t-il rappelé.

Interrogé sur ces images, le porte-parole du Pentagone John Kirby a affirmé qu’il s’agissait d’un « acte de compassion ». « Un parent a demandé aux Marines de prendre soin du bébé car le bébé était malade », a-t-il expliqué vendredi en conférence de presse. « Alors le Marine que vous voyez tendre le bras au-dessus du mur l’a amené dans un hôpital norvégien qui se trouve à l’aéroport. Ils ont soigné l’enfant et l’ont rendu à son père », a-t-il raconté. John Kirby a admis qu’il ne savait pas où le bébé se trouvait désormais. [1]

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mars 2021 : "Groupe France-Afghanistan - Le mardi 2 mars 2021, M. Jacques Le Nay (Union Centriste – Morbihan), président du groupe d’amitié France-Afghanistan, a tenu une visioconférence avec M. David Martinon, ambassadeur de France en Afghanistan, accompagné de M. Olivier Huynh Van, conseiller de coopération et d’action culturelle, et de M. Philippe Marquis, directeur de la Délégation de l’archéologie française en Afghanistan (DAFA). Était également présent M. Michel Canevet (UC – Finistère).

Le processus de paix
M. David Martinon a souligné les nombreuses incertitudes qui pesaient sur le processus de paix, les intentions américaines étant difficiles à lire. L’accord de Doha signé le 28 février 2020 avec les Talibans était par trop déséquilibré. Pour que ces derniers tiennent leurs engagements, l’envoyé américain Zalmay Khalilzad fera probablement valoir que l’administration américaine n’a pas encore tranché sur le retrait effectif des troupes au 1er mai 2021 prévu par l’accord.
Si les troupes demeurent après le 1er mai, soit elles le font dans le cadre d’un accord avec les Talibans – avec des contreparties pour ces derniers –, soit de manière unilatérale, et dans ce cas les attaques contre la coalition internationale, suspendues depuis un an, reprendront dès le 2 mai.

Les Talibans n’ont pris que des engagements très vagues en faveur des femmes et des minorités ; s’ils devaient participer au pouvoir, tout l’engagement de la France, justifié par la défense de valeurs universelles, serait remis en cause.

Le rôle de la France
La France, a souligné l’ambassadeur, a une influence qui dépasse de très loin son engagement financier, désormais très limité. Elle peut se prévaloir de l’expérience des French Doctors, de ses liens anciens avec l’Alliance du Nord, de l’action efficace de ses organisations non-gouvernementales (ONG), et enfin de son action en matière culturelle et archéologique, qui remonte à 1922. Elle utilise cette influence pour faire entendre une voix indépendante, notamment lorsqu’elle juge trop précipitées certaines décisions américaines.

Le volet culturel et éducatif de l’action française
M. Philippe Marquis a souligné la forte présence de la DAFA sur le terrain, au plus près des communautés locales – dont le soutien est la meilleure garantie de sécurité. La DAFA contribue à la protection du site de Bamiyan et a commencé des fouilles dans la citadelle de Kaboul. Une mission sera prochainement ouverte dans le Wakhan. Enfin, la DAFA étudie un projet de sauvegarde du minaret de Djam, chef d’œuvre d’art islamique médiéval menacé d’effondrement, et très difficile d’accès.
M. Jacques Le Nay, président, a souligné l’importance de faire connaître cette dimension de l’action française en Afghanistan.
M. Huynh Van a ensuite présenté l’activité de l’Institut français d’Afghanistan (IFA), ouvert en 2010, qui est un des centres culturels de Kaboul. L’action culturelle se complète d’une action éducative avec la gestion des lycées français de garçons Istiqlal et de filles Malalaï, et d’un programme de bourses. 75 étudiants afghans se trouvent actuellement en France. Les bourses sont un facteur d’influence important, car d’anciens boursiers occupent désormais des postes clés dans l’appareil d’État afghan.

Le soutien aux ONG françaises
Le financement des ONG françaises, a expliqué l’ambassadeur, est attribué via l’Agence française de développement (AFD) ou les fonds de l’ambassade de France, sans passer par les autorités afghanes. Cela engendre certaines tensions, dont l’une des manifestations est un projet de loi soumettant les ONG étrangères à un régime d’autorisation plus sévère." [3]

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2019 : Lundi 19 août 2019 - "Le groupe d’amitié France-Afghanistan du Sénat salue le centenaire de l’indépendance de l’Afghanistan.

Le groupe interparlementaire d’amitié France-Afghanistan, présidé par M. Jean-Louis TOURENNE, (Ille-et-Vilaine – SOCR), tient à saluer les cent ans de l’indépendance de l’Afghanistan.
Il rend hommage à son peuple pour un siècle d’histoire particulièrement riche, qui a vu le pays traverser avec courage de nombreuses épreuves douloureuses.
Il rappelle l’importance du dialogue et de la coopération interparlementaire franco-afghane dans la mise en œuvre, au milieu des années 2000, d’une nouvelle constitution et de nouvelles institutions, et en particulier d’un parlement bicaméral.
Il apporte, en cette occasion solennelle, son soutien à l’État afghan qui, avec l’appui de la communauté internationale, s’efforce de lutter contre les extrémismes religieux, de sauvegarder l’unité de la nation afghane et de préserver d’importants acquis démocratiques, notamment en matière de protection des droits des femmes, de liberté d’expression et de respect de la diversité ethnique et religieuse. Alors que des négociations sont en cours pour mettre fin au conflit qui depuis trop longtemps déchire les Afghans, il importe, plus que jamais, de rappeler la nécessité de préserver ces acquis pour lesquels la France s’est battue, au sein de la coalition internationale et aux côtés du peuple afghan.
Le groupe d’amitié et son président soutiendront toute initiative en ce sens, dans l’intérêt de la Paix et du développement de l’Afghanistan. Groupe France-Afghanistan "

P.-S.

CONTACT UTILE : Maitre Keravec, donne les indications suivantes pour le rapatriement des familles de réfugiés restées en Afghanistan :
« Pour que la demande de rapatriement de votre famille soit prise en charge par le centre de crise et de soutien du ministère des affaires étrangères français, il faut :
- avoir le statut de réfugié en France, la protection subsidiaire, un titre de séjour français ; (donc pas être demandeur d’asile)
- que les personnes à rapatrier soient en Afghanistan ;
- qu’il y ait un lien familial (époux, enfants, parents, frères, sœurs, cousins)
- prévoir les information suivantes pour les personnes de votre famille : nom, prénom, date de naissance, lien familial, tel, mail.
Si vous êtes dans ce cas, contacter le centre de crise du ministère des affaires étrangères au +33 1 53 59 11 10 ou par e-mail à alertes.cdc@diplomatie.gouv.fr »

**L’association Watizat donne les mêmes informations, mais également en pachto, en dari et en anglais (sur sa page facebook) et ajoute que le temps d’attente au téléphone peut dépasser l’heure et demi (mais le numéro marche 24h/24 et c’est mieux la nuit)


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